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Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 3, 1799.djvu/226

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calmer, et l’inquiétude en traits de feux revenait aussitôt déchirer son âme.

Cependant L’affaire d’Herman se suivait toujours ; mais le sénateur qui voyait les juges, leur avait recommandé la plus extrême discrétion, il leur avait prouvé que si la poursuite de ce procès venait à se savoir, les complices d’Herman, ceux qui étaient muni des sommes, passeraient en pays étrangers, s’ils n’y étaient pas encore, et qu’au moyen des sûretés qu’ils prendraient, on ne pourrait plus rien recouvrer ; cette raison spécieuse engageait les magistrats au plus grand silence ; ainsi tout se faisait dans la ville même qu’habitaient Ernestine et son père, sans que l’un et l’autre le sussent, et sans qu’il fut possible que rien en pût venir à leur connaissance.

Telle était à-peu-près la situation des choses, lorsque le colonel pour la première fois de sa vie, se trouva engagé à dîner chez le ministre de la guerre. Oxtiern ne pouvait l’y conduire ; il avait, disait-il, vingt personnes lui-même ce jour-la, mais-il ne laissa pas ignorer à