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Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 3, 1799.djvu/228

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ingrat d’y manquer mais vous voyez comme tous deux m’envoient vers vous avec précipitation… c’est le jour des sacrifices, mademoiselle, continua la Scholtz, lançant un regard faux sur Ernestine, venez les voir consommer tous.

Cette malheureuse fille partagée entre le desir extrême de voler où on lui disait qu’était Herman, et la crainte d’une démarche hasardée, en allant chez le comte pendant l’absence de son père, reste en suspens sur le parti qu’elle doit prendre ; et comme la Scholtz pressait toujours, Ernestine crut devoir s’appuyer dans un tel cas, du conseil de sa tante Plorman, et lui demander d’être accompagnée d’elle ou au moins de son cousin Sindersen ; mais celui-ci ne se trouva point à la maison, et la veuve Plorman consultée, répondit que le palais du sénateur était trop honnête, pour qu’une jeune personne eût rien à risquer en y allant ; elle ajouta, que sa nièce devait connaître cette maison, puisqu’elle y avait été plusieurs fois avec son père, et que d’ailleurs, dès qu’Ernestine y