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Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 3, 1799.djvu/232

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protecteur, n’abandonne pas l’innocence aux mains dangereuses du crime et de la scélératesse ! Ernestine, dit madame Scholtz en la relevant, et l’asseyant malgré elle sur le siége qu’elle venait de quitter, il ne s’agit pas de prier Dieu ici, il est question de répondre ; le sénateur ne vous en impose point, votre Herman m’a volé cent mille ducats, et qu’il était à la veille de venir vous enlever, lorsque tout s’est heureusement su. Herman est arrêté, mais les fonds ne se trouvent pas, il nie de les avoir distrait ; voilà ce qui a fait croire que ces fonds étaient déjà dans vos mains ; cependant l’affaire d’Herman prend la plus mauvaise tournure, des témoins déposent contre lui ; plusieurs particuliers de Nordkoping l’ont vu sortir la nuit de ma maison avec des sacs sous son manteau ; le délit enfin est plus que prouvé, et votre amant est dans les mains de la justice. — Ernestine : Herman coupable, Ernestine soupçonnée, et vous l’avez cru, monsieur ?… vous avez pu le croire ? — Le comte : nous n’avons, Ernestine, ni le temps de discuter cette affaire, ni