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Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 3, 1799.djvu/237

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main, il la traîne vers une des fenêtres qui donnaient sur la place, ouvre avec précipitation cette fenêtre. Tiens, perfide, lui dit-il, vois Herman et son échafaud ; là se trouvait effectivement dressé ce théâtre sanglant, et le misérable Herman prêt à perdre la vie, y paraissait aux pieds d’un confesseur… Ernestine le reconnaît… elle veut faire un cri… elle s’élance… ses organes s’affaiblissent… tous ses sens l’abandonnent, elle tombe comme une masse.

Tout précipite alors les perfides projets d’Oxtiern… il saisit cette malheureuse, et sans effroi pour l’état où elle est, il ose consommer son crime, il ose faire servir à l’excès de sa rage la respectable créature que l’abandon du ciel, soumet injustement au plus affreux délire. Ernestine est déshonorée sans avoir recouvré ses sens ; le même instant a soumis au glaive des loix l’infortuné rival d’Oxtiern, Herman n’est plus.

À force de soins, Ernestine ouvre enfin les yeux ; le premier mot qu’elle prononce, est Herman ; son premier