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Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 3, 1799.djvu/258

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mon épée, colonel, prenez-là, je vous la rends, voilà mon cœur, plongez-y la vôtre, je vais moi-même en diriger les coups ; ne balancez pas, je l’exige, délivrez à l’instant la terre d’un monstre qui l’a trop long-temps souillé ». Sanders étonné du mouvement d’Oxtiern, lui crie de se défendre. Je ne le ferai pas, et si vous ne vous servez du fer que je tiens, répond fermement Oxtiern en dirigeant sur sa poitrine nue, la pointe de l’arme de Sanders, si vous ne vous en servez pour me ravir le jour, je vous le déclare, colonel, je vais m’en percer à vos yeux. — Comte, il faut du sang… il en faut, il en faut, vous dis-je. Je le sais, dit Oxtiern, et c’est pourquoi je vous tends ma poitrine, pressez-vous de l’entr’ouvrir… il ne doit couler que de-là. Ce n’est point ainsi qu’il faut que je me comporte, reprend Sanders en cherchant toujours à dégager sa lame, c’est par les loix de l’honneur que je veux vous punir de vos scélératesses. Je ne suis pas digne de les accepter, respectable homme, réplique Oxtiern, et puisque vous ne