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Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 3, 1799.djvu/67

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tisfait l’une de ces passions et amuse l’autre, les sentimens qu’il aura vraiment pour elle, l’intéressent moins ; qu’on lui commande des horreurs, et qu’on la paie, Camille est la plus heureuse des femmes. Strozzi parle du projet de faire séduire Laurence par le jeune page ; Camille approuve ce plan, elle répond de le suivre, et l’on ne songe plus qu’à l’exécution. Chaque soir dans l’appartement de Charles se tenaient des assemblées secrètes sur la manière de tendre ou de diriger les pièges concertés ; on se rendait compte des différentes entreprises, on combinait de nouvelles ruses ; Urbain, Camille, sont les principaux agens de ces perfides négociations, où les furies président à côté des bacchantes.

Que d’écueils pour la malheureuse Pazzi ! sa candeur… sa naïveté… sa franchise… son extrême confiance, y résisteront-elles ?… Est-ce la vertu qui désarme le crime ? ne l’irrite-t-elle pas, au contraire, soit en lui donnant plus de moyens de s’exercer, soit en raison de la hauteur (les barrières qu’elle lui pré-