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Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 3, 1799.djvu/86

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lorsqu’ils sont morts[1] ». Il avait lu dans les discours du même auteur[2], « que l’affection du complice doit être bien grande, si le danger où il s’expose ne lui paraît encore plus grand, qu’en conséquence, il fallait donc, ou ne choisir que des complices intimement liés à soi, ou s’en défaire dès qu’on s’en était servi ».

Charles, partant de ces funestes principes, donne donc des ordres analogues ; il s’assure de Camille, r’enflamme le zèle d’Urbain, l’encourage par le nouvel espoir des plus sublimes récompenses, et laisse arriver Antonio.

Le jeune époux effrayé, accourt à la hâte ; un instant de calme le lui permet ; il entre de nuit chez Charles, et se jette en pleurant dans ses bras. — Eh quoi ! mon père, elle me trahit… l’épouse que j’adorais… elle… elle… mais êtes-vous bien sûr ? vos yeux ne vous ont-ils pas trompé ?… se peut-il que la vertu même…

  1. Page 15, Cap. 3.
  2. Lib. 3, Cap. 6.