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Page:Sade - Philosophie dans le boudoir, Tome I, 1795.djvu/97

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je suis raisonnable, je ne m’affligerai donc jamais des débauches de mon mari, qu’il en fasse de même avec moi, et la paix règnera dans le ménage.

Résumons : Quels que soient les effets de l’adultère, dût-il même introduire dans la maison des enfans qui n’appartinssent pas à l’époux ; dès qu’ils sont à la femme ils ont des droits certains à une partie de la dot de cette femme ; l’époux, s’il est instruit, doit les regarder comme des enfans que sa femme auroit eu d’un premier mariage ; s’il ne sait rien, il ne saurait être malheureux, car on ne sauroit l’être d’un mal qu’on ignore ; si l’adultère n’a point de suite, et qu’il soit inconnu du mari, aucun jurisconsulte ne saurait prouver, en ce cas, qu’il pourrait être un crime ; l’adultère n’est plus de ce moment qu’une action parfaitement indifférente pour le mari qui ne la sait pas, parfaitement bonne pour la femme qu’elle délecte ; si le mari découvre l’adultère, ce n’est plus l’adultère qui est un mal alors, car il ne l’était pas tout-à-l’heure, il ne saurait avoir changé de nature ; il n’y

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