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Page:Saint-Point - L’Orbe pâle, 1911.djvu/117

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CE matin, à l’aube, ou sous la lune, — était-ce l’aube ? était-ce la lune ? étaient-ce toutes les deux ? — de grands coups sourds ont résonné jusque dans mon lit.

Des clous pénétraient des planches, mais des clous énormes, peut-être, dans des planches immenses, peut-être. Quel mort fantastique enfermait-on dans ce cercueil fantastique à l’heure du sommeil ? Était-ce l’aube ? Était-ce la lune ? Quel mort fantastique ? Et pour quel sommeil ?

Les coups sourds résonnaient jusque dans mon lit, jusqu’autour de moi, jusque sur moi-même.

Quelle parcelle de moi enfermait-on dans ce cercueil fait de clous énormes et de planches fantastiques. Je sentais que je connaissais ce mort ? Je sentais que ce mort était quelque chose de moi, une chose morte, morte assez récemment, pour que j’en sois encore meurtrie.

Mais quoi ?