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Page:Saint-Point - L’Orbe pâle, 1911.djvu/21

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L’ORBE PALE


SOUS le soleil ardent, tout le jour, la mer palpite et miroite. Les cigales sont sur le sol comme une onde musicale. La rumeur de la Terre égale la rumeur des flots. Seule, mon attente est silencieuse.

La mer est calme sous la lune. L’air est tiède comme une haleine fraîche et juvénile. Tout garde sa couleur qui pâlit. Les branches découpent leurs arabesques sur le ciel bleu, que des étoiles traversent d’un éclair de joie et de mort. Tout se tait. Celle qui n’est jamais silencieuse rythme un clapotis si égal, que ce murmure n’est qu’un vaste silence, un silence qu’on entend.

Parfois, un hibou, pour qui la nuit est le jour, troublé dans sa veille par l’éclat de la lumière comme tout être l’est par l’ombre, — éclat si semblable à celui qui lui impose le