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Page:Sainte-Beuve - Causeries du lundi, X, 3e éd.djvu/322

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Lundi, 17 juillet 1854.

AGRIPPA D’AUBIGNÉ

Il y a depuis quelque temps comme un concours ouvert sur d’Aubigné. Le duc de Noailles n’a pu entamer l'Histoire de Madame de Maintenon, sans faire une grande place à ce vigoureux aïeul et sans l’asseoir au seuil de son sujet. M. Géruzez a consacré à d’Aubigné une notice intéressante dans ses élégants Essais d’histoire littéraire. M. Sayous, dans ses Études sur les Écrivains français de la Réformation, a donné sur d’Aubigné des jugements étendus, confirmés par des témoignages nouveaux ; puisant à des sources domestiques, il a ajouté sur lui à ce qu’on savait déjà. M. Léon Feugère a également rencontré d’Aubigné dans ses consciencieux travaux sur les prosateurs du seizième siècle, et s’est arrêté devant lui avec complaisance. Un des derniers numéros du Bulletin du Bibliophile (janvier et février 1854) contient une analyse complète et détaillée, qu’a faite M. le vicomte de Gaillon, du poëme de d’Aubigné, les Tragiques poëme si dur à lire d’un bout à l’autre et dont on ne cite d’ordinaire que des fragments. Aujourd’hui enfin, voilà qu’un investigateur d’un zèle éprouvé, M. Ludovic Lalanne, publie pour la première fois (1) un texte plus exact et véritablement naturel des (I) Bibliothèque Charpentier, rue de l’Université, 39.