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Page:Sainte-Beuve - Le Clou d’or, 1921.djvu/141

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— « Oh ! je le devrais, répondit-elle avec pleurs, je le devrais pour lui, pour moi. Ma fille, il est vrai, est un lien ; mais, ma fille !… pour elle aussi je devrais partir ;… et je ne puis, je ne puis ! » Et elle cachait sa tête dans ses mains avec sanglots. Il s’approcha d’elle, et mit un genou en terre ; elle ne le voyait pas. Il lui prit une main avec force et respect, et, sans lever les yeux vers elle : « À toujours ! lui dit-il ; partez, restez, vous avez ma vie ! »

Madame de Noyon, qui ne tarda pas à rentrer dans le cabinet de verdure, rompit leur trouble. Une vie nouvelle commença pour eux. La souffrance de madame de Pontivy se changea par degrés en une délicieuse rêverie qui elle-même, à la fin, disparut dans une joie charmante. M. de Murçay avait une terre voisine de celle