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Page:Sainte-Beuve - Le Clou d’or, 1921.djvu/154

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leur vie embellie. Mais comme l’illusion d’une certaine perspective a besoin de se trouver même dans les choses de l’amour lorsque son règne se prolonge, ces personnages, qui, de loin, sous leurs lambris élégants et leurs berceaux, nous semblent réaliser un idéal de vie amoureuse, enviaient eux-mêmes d’autres cadres et d’autres groupes qui leur figuraient un voisinage plus heureux. Ils auraient voulu vivre près d’Anne d’Autriche avant la Fronde, à la cour de Madame Henriette durant ses voyages de Fontainebleau, ou aux dernières belles années de Louis XIV, dans les labyrinthes encore illuminés de Versailles, entre mesdames de Maintenon et de Montespan. Ils étaient bien d’accord à former ensemble ces vœux, sur lesquels ils reportaient