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Page:Sainte-Beuve - Le Clou d’or, 1921.djvu/161

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son amour toujours le même, quand un automne arriva.

Madame de Pontivy, emmenée par sa tante dans une campagne éloignée, dut ne pas voir durant tout ce temps M. de Murçay, qui (en refroidissement d’ailleurs avec madame de Noyon pour quelques sorties un peu vives contre l’esprit persécuteur) se confina de son côté dans une terre isolée, autre que celle où il avait reçu une fois son amie. C’est alors que, sans cause extérieure, et en ce calme triste et doux, une révolution faillit arriver dans leur amour. Les lettres de madame de Pontivy étaient plus rares, plus abattues ; tous les souvenirs attiédissants s’accumulaient en elle de préférence, et lui devenaient son principal aliment. Une sorte de scrupule de convenance lui naissait aussi, comme