Aller au contenu

Page:Sainte-Beuve - Le Clou d’or, 1921.djvu/205

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

il y avait quelquefois des ralentissements dans la correspondance. Hervé semblait s’y attendre en ne venant pas, ou par moments il venait en vain.

Quand la correspondance allait bien, quand les cachets de Paris marquaient une pensée (car décidément, si royalistes qu’on les voulût faire, cela ne pouvait ressembler à un lys), quand chaque courrier avait une réponse d’Hervé, Christel le sentait avec une anxiété cruelle, et il lui semblait que le courrier qui emportait cette réponse lui arrachait, à elle, le plus tendre de son âme, le seul charmant espoir de sa jeunesse.

Mais si les lettres de Paris tardaient, s’il revenait plus d’une fois sans rien trouver ; si poli, discret, silencieux toujours, se bornant avec elle à l’indispen-