Aller au contenu

Page:Sainte-Beuve - Le Clou d’or, 1921.djvu/76

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

dresse, c’est mériter tous les malheurs.

Que ces moments soient passés, que ces printemps entrevus dans un éclair soient déjà loin pour moi, tout me le dit : ma difficulté de vivre, ma souffrance habituelle, ses entraves à elle qui augmentent chaque jour, les éloignements auxquels elle sera de plus en plus soumise sans que le clou d’or de l’amitié ait été posé entre nous, — et pourquoi ne pas tout me dire ? l’âge, à tous deux, qui vient, à elle aussi, et qui, le jour où ce je ne sais quoi qui m’a ravi aura son échec, me laissera libre et vengé.

Elle a bien de l’esprit, mais elle n’a pas compris la vie, ni ce que c’est qu’un sentiment sérieux, naturel, auquel toutes les bonnes grâces de la société ne sauraient donner le change, — et qui aurait de-