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Page:Sainte-Beuve - Lettres à la princesse.djvu/75

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LETTRES


LII


Ce 4 août, mercredi.
Princesse,

J’ai reçu votre aimable mot ; une lettre de moi vous prévenait, en le croisant, de ma conversation avec M. D… — Il est difficile aux personnes qui n’ont pas été habituées de longue main à l’idée de certaines relations et d’une certaine position élevée de ne pas se trouver un peu au dépourvu s’ils y sont brusquement portes ! les uns pèchent par modestie et embarras, ils ne sont pas d’aplomb ; les autres pèchent par outrecuidance et une certaine griserie. La dame dont il est question me paraît être de ce dernier genre. On se tirerait mieux d’affaire par de la modestie et de la simplicité.

Je vous demanderai, Princesse, de n’avoir l’honneur de vous voir à dîner que vendredi ; j’avais invité à dîner pour jeudi une personne qui part le lendemain. Mais vendredi j’aurai mon plaisir, qui n’aura été que retardé.

Veuillez agréer, Princesse, l’expression de mon respectueux attachement.