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Page:Sainte-Beuve - Poésies 1863.djvu/216

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POÉSIES

S’il ne baise au pied l’infernal,
N’a qu’avanie ;

Quand c’est le règne du méchant,
Ou du cupide,
Ou du cœur sourd pour qui le chant
N’est qu’un son vide ;

Oh ! s’il se peut, s’il est encor
Lieux où l’on fuie,
Dans des coins bleus parsemés d’or,
Cachons la vie !

Moi, j’en sais un, bien bien, bien pur,
Où Beauté siège.
Beauté sans fard, lis dans l’azur,
Candeur de neige ;

Ou Reine ou Muse, essor de cœur
Et fantaisie !
Valmore y vient, comme une sœur
En poésie.

Là, chaque jour, je veux venir,
Ô Bien-aimée ;
Dans ton doux règne il faut tenir
L’âme enfermée ;

Soumission, amour sans fin,
Joie ou martyre ;
Pleurs sur les mains, pleurs sur un sein
Qui bas soupire.