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Page:Sainte-Beuve - Poésies 1863.djvu/424

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LES CONSOLATIONS

Et de frémir d’orgueil sous quelque injuste atteinte.
Ô mon Âme, dis-toi les vrais points non touchés :
Redeviens saine et sainte à ces endroits cachés ;
Et, quand tu sentiras ta guérison entière,
Alors il sera temps, Âme innocente et fière,
D’opposer ton murmure aux propos du dehors :
Mais à cette heure aussi, riche des seuls trésors,
Maîtresse de ta pleine et douce conscience,
Le facile pardon vaincra l’impatience.
Tu plaindras nos puissants d’être peu généreux ;
Leur dédain, en tombant, t’affligera sur eux,
Et, si quelque amertume en toi s’élève et crie,
Ce sera pure offrande à ce Dieu que tout prie !


III


Southey adressait la pièce suivante à l’un de ses amis qu’il désigne sous le nom de William, et qui était athée comme le Wolmar de la Nouvelle Héloïse ; ce qui m’a fait substituer ce dernier nom.


L’AUTOMNE


imité de l’anglais de Southey


Non, cher Wolmar, non pas ! Pour moi, l’année entière,
Dans sa succession muable et régulière,
Ne m’offre tour à tour que diverses beautés,
Toutes en leur saison. — Au déclin des étés,
Ce feuillage, là-bas, dont la frange étincelle,
Et qui, plus jaunissant, rend la forêt plus belle