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Page:Sainte-Beuve - Poésies 1863.djvu/455

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tout ici. L’amitié encore a la plus grande part de ces chants : etsi ce n’est plus, comme dans le précédent recueil, une amitié presque unique et dominante qui inspire, c’est toujours l’amitié choisie, le plus souvent l’amitié profonde.

Septembre 1837.


P.S. Un mot encore, pour préciser davantage le genre et la manière de ce qui suit. L’auteur a composé en tout quatre recueils de vers, dans chacun desquels, n’aimant pas trop à se répéter, il aurait voulu avoir fait quelque chose de nouveau et de distinct. On a dans Joseph Delorme et les Consolations les deux premiers de ces recueils ; les Pensées d’Août sont le quatrième. Entre celui-ci et les Consolations il y a donc, à certains égards, une lacune, un intervalle : la nuance certainement est autre. Dans les Pensées d’Août, le poëte, plus désintéressé, plus rassis, moins livré désormais aux confidences personnelles, aurait désiré établir un certain genre moyen ; développer, par exemple, l’espèce de récit domestique et moral déjà touché dans l’anecdote du vicaire John Kirkby (Xe pièce des Consolations), puis aussi entremêler certaines épitres à demi critiques, comme celles qu’on lira adressées à M. Villemain, à M. Patin. En ajoutant aux Pensées d’Août, dans cette réimpression, l’Épitre à Boileau et l’anecdote de Maria, l’auteur rentre tout à fait dans cette double pensée, et il offre, en ces deux cas du moins, un échantillon final très-net de ce qu’il aurait voulu.


Décembre 1844.