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Page:Sainte-Beuve - Port-Royal, t2, 1878.djvu/55

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VIII


Application à ce mps-ci. — Balzac et M. de Saint-Cyran. — Lettre emphatique. — Scène du miroir. — Balzac et Richelieu. — Existence littéraire de Balzac. — Succès, querelles. — Hyperbole, — Relation de Balzac avec la famille Arnauld et avec Port-Royal. — Sa conversion et sa mort.


S’occuper de Balzac aujourd’hui n’est pas une pure curiosité à nos yeux. Nous n’étudions pas en lui une maladie pédantesque qui s’est perdue : la forme de rhétorique a changé, nous avons de la rhétorique encore. La maladie littéraire et d’art, comme on dit, est fort courante de nos jours. Dans cette variété particulière, le mal de Balzac y demeure plus répandu qu’on ne croit. Jamais même, je l’ose dire, jamais peut-être à aucun temps, la phrase et la couleur, le mensonge de la parole littéraire, n’ont autant prédominé sur le fond et sur le vrai que dans ces dernières années. Le règne de la plume a succédé, à la lettre, au règne de l’épée. Le talent est de mode comme la valeur l’était sous l’Empire, mais avec plus de charlatanisme possible, et souvent avec autant de jactance. Il y a des Murât du style et de la métaphore, c’est-à-dire sous un costume un peu changé, des Balzac d’autrefois. La phrase pour la phrase, l’éclat