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Page:Sainte-Beuve - Port-Royal, t3, 1878.djvu/403

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LIVRE TROISIÈME.

de Pascal sur la Condition des Grands, qu’il avait autrefois recueillis de sa bouche. En 1728, le Père Des Molets, dans ses Mémoires de Littérature et d’Histoire[1], rapporta, d’après Fontaine, la Conversation entre Pascal et Saci sur Épictète et Montaigne, et y ajouta d’autres pensées, même de petits chapitres inédits. M. Colbert, évêque de Montpellier, produisit quelques pensées, également inédites, sur les Miracles, à la fin de sa troisième Lettre à l’évêque de Soissons (1727)[2]. Chaque publication nouvelle de quelque morceau inédit de Pascal émouvait sa famille, et mademoiselle Périer, sa nièce, comme une gardienne jalouse d’un nom sacré, se mettait en peine ; mais on lui prouvait que c’était bien de son oncle. Et en effet, de quelques mains que sortissent ces pensées et ces pages qui grossirent successivement le premier fonds, qu’elles provinssent de Nicole, de Des Molets, de Fontaine, de M. de Montpellier, on reconnaît à l’instant, et même là où il est légèrement effacé, le cachet du maître : Scio cui credidi.

Les détails presque techniques, dans lesquels on vient d’entrer relativement à l’édition première, étaient devenus indispensables à cause des débats récents ; nous continuerons de suivre, mais avec plus de liberté, la fortune du livre.

  1. Au tome V, partie II.
  2. Œuvres de messire Charles-Joachim Colbert, tome II, p. 265.