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Page:Sainte-Beuve - Port-Royal, t3, 1878.djvu/477

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I


Entière destruction des Écoles. — Résumé de leur histoire. — Origine ; installation ; vicissitudes. — Esprit de cette éducation. — Idée chrétienne de l’enfance. — Milieu entre les Collèges et l’éducation domestique. — Du plus ou moins d’émulation. — Saint-Cyran et le monde moderne.


À la date de 1660 où nous sommes arrivés, la persécution contre Port-Royal, un moment ralentie, reprend pour sévir sans plus de trêve jusqu’à la Paix de l’Église. Le premier signal du redoublement fut l’entière destruction des Petites Écoles, dont quelques restes subsistaient encore, soit dans le château des Trous, où étaient les enfants de feu M. de Bagnols[1], soit surtout dans la maison du Chesnai, appartenant à M. de Bernières. Le lieutenant-civil Daubray, dont nous avons vu une première visite en mars 1656, revint cette fois avec des instructions décisives. Accompagné du Procureur du Roi au Châtelet, de trois commissaires et d’un exempt, il se transporta aux lieux indiqués, et ordonna que tous étrangers eussent à en sortir dans les vingt-quatre heures. M. de Bernières, à qui l’on fit défense d’employer désormais sa maison à

  1. Il était mort le 15 mai 1657, n’étant âgé que de 40 ans.