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Page:Sainte-Beuve - Port-Royal, t3, 1878.djvu/567

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LIVRE QUATRIÈME.

si clairs et si bien ordonnés, qu'il jeta au feu, dit-on, un Essai d’Éléments qu'il avait fait lui-même d'après Euclide, et qu'Arnauld avait jugé confus ; c'est même ce qui avait d'abord donné à Arnauld l'idée de composer son Essai : Pascal le défia en riant de faire mieux, et le docteur, à son premier loisir, tint et gagna la gageure. Toujours nous retrouvons en lui l'excellent ordonnateur, non l'inventeur[1]. Ces Éléments d'Arnauld ont eu une longue utilité et célébrité dans l'enseignement ; mais, comme tous les bons précepteurs, ils ont travaillé eux-mêmes à se rendre inutiles.

Des livres nous passons aux maîtres et aux élèves de Port-Royal, dont je veux rappeler les principaux.

  1. Et à la fois comme le goût naturel d'Arnauld se décèle bien dans ces sortes de gageures qu'il est prompt à relever ! Son inclination dominante l'entraînait aux Sciences mathématiques et métaphysiques ; Nicole disait en plaisantant que « si les Jésuites avoient voulu le tuer, ils n'auroient eu qu'à lui susciter des gens pour contester avec lui sur ces matières, et se relayer. »