Aller au contenu

Page:Sainte-Beuve - Portraits littéraires, t3, nouv. éd.djvu/445

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

MÉMOIRES
DE
MADAME DE STAAL-DELAUNAY

PUBLIÉS PAR M. BARRIÈRE


Nous sommes décidément le plus rétrospectif des siècles ; nous ne nous lassons pas de rechercher, de remuer, de déployer pour la centième fois le passé. En même temps que l’activité industrielle et l’invention scientifique se portent en avant dans toutes les voies vers le nouveau et vers l’inconnu, l’activité intellectuelle, qui ne trouve pas son aliment suffisant dans les œuvres ni dans les pensées présentes, et qui est souvent en danger de tourner sur elle-même, se rejette en arrière pour se donner un objet, et se reprend en tous sens aux choses d’autrefois, à celles d’il y a quatre mille ans ou à celles d’hier : peu nous importe, pourvu qu’on s’y occupe, qu’on s’y intéresse, que l’esprit et la curiosité s’y logent, ne fût-ce qu’en passant. De là ces réimpressions sans nombre qui remettent sous les yeux ce que les générations nouvelles ont hâte d’apprendre, ce que les autres sont loin d’avoir oublié. Aujourd’hui, un homme d’esprit bien connu de nos lecteurs[1], M. Barrière, publie un choix fait avec goût parmi les nombreux Mémoires du

  1. Des lecteurs du Journal des Débats dans lequel écrit M. Barrière, et où cet article sur Mme de Staal-Delaunay fut d’abord inséré.