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Page:Sainte-Beuve - Portraits littéraires, t3, nouv. éd.djvu/493

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M. RODOLPHE TOPFFER


Cinq ans à peine s’étaient écoulés depuis que, dans la Revue des Deux Mondes, nous annoncions, pour la première fois, M. Topffer alors peu connu en France[1], et, dans le Journal des Débats du 13 juin 1846, nous avions à écrire les lignes suivantes : « M. Rodolphe Topffer, ce romancier sensible et spirituel, ce dessinateur plein de naturel et d’originalité, dont les Nouvelles et les Voyages avaient obtenu, dans ces dernières années, tant de succès parmi nous, vient de mourir à Genève, après une longue et cruelle maladie, le 8 juin, à l’âge de quarante-sept ans… » Et, après quelques détails biographiques rapides, nous ajoutions : « Pendant assez longtemps le nom de M. Topffer et sa vogue n’avaient pas franchi le bassin de son cher Léman ; sans ambition, vivant de la vie domestique, dirigeant une institution qui ne faisait qu’élargir pour lui le cercle de la famille, il ne voyait dans ses écrits, comme dans ses croquis, que des jeux et des délassements avec lesquels il se contentait de charmer ou d’amuser ce qui l’entourait. Pourtant sa réputation s’était étendue insensiblement ; les belles éditions qu’avait données ici M. Dubochet, et pour lesquelles l’éditeur s’était procuré le concours d’habiles artistes et particulièrement de l’excellent paysa-

  1. Voir au tome II des Portraits contemporains.