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Page:Sainte-Beuve - Portraits littéraires, t3, nouv. éd.djvu/512

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ÉTUDES SUR BLAISE PASCAL

PAR M. A. VINET


Il s’est établi depuis quelques années un vrai concours sur Pascal. Le docteur Reuchlin dans son ouvrage sur Port-Royal, l’Académie française en proposant l’Éloge de l’auteur des Pensées, M. Cousin par son célèbre Mémoire qui mettait l’ancien texte en question, M. Faugère par son Édition nouvelle, d’autres encore, ont ouvert une controverse à laquelle ont pris part les critiques étrangers les plus compétents : Néander à Berlin, la Revue d’Édimbourg par un remarquable article de janvier 1847[1], sont entrés dans la lice : il n’a pas fallu moins que la Révolution de Février pour mettre fin au tournoi. Aujourd’hui le débat peut être considéré comme à peu près clos ; et, sans parler de l’état des esprits qui ont assez à faire ailleurs, toutes les raisons, tous les arguments sont sortis tour à tour, tellement que la question semble épuisée.

Un des volumes les plus faits pour conduire à une conclusion satisfaisante est certainement celui que les amis de M. Vinet viennent de recueillir, et qui se compose des leçons et des articles qu’il a donnés en différents temps sur ce sujet. Personne n’a pénétré plus avant que M. Vinet dans la nature morale de Pascal, et n’a fait voir plus sensiblement que sous le héros chrétien il y avait l’homme. Pour ceux qui lisent

  1. L’auteur de cet article est M. Henry Rogers.