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Page:Samain - Œuvres, t2, 1921.djvu/126

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ŒUVRES DE ALBERT SAMAIN


C’est dans un parc illustre où la blancheur des marbres
Dans l’ombre çà et là dresse un beau geste nu,
Où ruisselle un bruit d’eau léger et continu,
Où les chemins rayés par les ombres des arbres



S’enfoncent comme on voit aux tableaux anciens.
Aux noblesses du cœur le décor est propice,
Et parmi les bosquets l’âme de Bérénice
Semble encor sangloter des vers raciniens.



Elle est là ; sous le dais des ténèbres soyeuses,
Elle attend ; autour d’elle à chaque mouvement
Ses ailes font d’un vague et lent frémissement
De plumes onduler les fleurs harmonieuses.



Ses lèvres par instants laissent tomber le mot
Unique où se concentre en goutte le silence ;
Le geste de ses mains pâles est l’indolence,
Et sa voix musicale est fille du sanglot.