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Page:Samain - Œuvres, t2, 1921.djvu/131

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LE CHARIOT D’OR







Ce soir, ta chair malade a des langueurs inertes ;
Entre tes doigts fiévreux meurent tes beaux glaïeuls.
Ce soir, l’orage couve, et l’odeur des tilleuls
Fait pâlir par instants tes lèvres entr’ouvertes.



Les yeux plongeant au fond des campagnes désertes,
Nous sentons croître en nous, sous la nue en linceuls,
Cette solennité tragique d’être seuls ;
Et nos voix d’un mystère anxieux sont couvertes.