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Page:Samain - Œuvres, t2, 1921.djvu/149

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LE CHARIOT D’OR



 
Là-bas, la Ville au loin presse ses toits sans nombre ;
Seuls, de la multitude anonyme émergés,
Les monuments, debout ainsi que des bergers,
Veillent pour témoigner de son âme dans l’ombre.



L’abîme étoilé s’ouvre à l’ardeur de penser,
Et l’esprit, visité de rumeurs inconnues,
S’étonne, et frémissant écoute au fond des nues,
Comme un grand fleuve noir, l’éternité passer.



Ivresse ! Bras tendus au ciel ! Vol qui s’égare…
Baiser de l’infini qui rend pâle un instant…
Et toujours sous nos fronts ce vieux désir luttant,
Toujours l’héréditaire orgueil des fils d’Icare.