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Page:Samain - Œuvres, t2, 1921.djvu/159

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LE CHARIOT D’OR




RÉVEIL



L’aube d’une clarté s’épanche dans mon âme.
Au mur de l’horizon j’ai vu luire une flamme.
Les lys soudain dans l’ombre ont frémi de ferveur
Et j’ai senti passer la robe du Sauveur.



Je suis le voyageur endormi sur la route,
Las et le cœur sinistre, au carrefour du doute,
Suant l’angoisse au fond d’un cauchemar mortel
Et qui, dans le matin dressé comme un autel,
D’un beau geste ébloui se réveille et se lève
À l’appel d’un grand ciel tout ruisselant de rêve !