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Page:Samain - Œuvres, t2, 1921.djvu/207

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SYMPHONIE HÉROÏQUE


Même ils ont renié l’orgueil de la souffrance,
Et dans la multitude au front bas, au cœur dur,
Assoupie au fumier de son indifférence,
Ils sont rentrés soumis comme un bétail obscur.



Leurs rêves engraissés paissent parmi les foules ;
Aux fentes de leur cœur d’acier noble bardé,
Le sang altier des forts goutte à goutte s’écoule,
Et puis leur cœur un jour se referme, vidé.



Matrone bien fardée au seuil clair des boutiques,
Leur âme épanouie accueille les passants ;
Surtout ils sont dévots aux seuls dieux authentiques,
Et, le front dans la poudre, adorent les puissants.



Ils veulent des soldats, des juges, des polices,
Et, rassurés par l’ordre aux solides étaux,
Ils regardent grouiller au vivier de leurs vices
Les sept vipères d’or des péchés capitaux.