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Page:Sand - Contes d une grand mere 1.djvu/271

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son nom et son pays, afin de n’être pas reconduit de force chez ses parens, — son domicile dans la falaise, afin de n’y pas attirer les enfants curieux ou les chasseurs amateurs d’aigrettes ; mais en écoutant causer il apprit plusieurs choses sur le pays, et il vit que les jeunes habitants de ce village connaissaient assez bien les mœurs des oiseaux de la côte. Ils n’en citaient que deux espèces précieuses : les roupeaux ou bihoreaux, qu’on ne pouvait plus atteindre, ils se cachaient trop bien ou ne nichaient plus dans le pays ; et les petits grèbes, qui ne faisaient que passer et auxquels on avait tant fait la chasse qu’ils étaient devenus rares et méfiants. Clopinet fit des questions sur ces grèbes et apprit encore que le plumage épais et brillant de leur ventre se vendait comme fourrure d’ornement aux marchands plumassiers, qui passaient deux fois l’an. Comme il avait déjà une douzaine d’aigrettes, Clopinet souhaitait beaucoup de savoir le jour et l’heure où passeraient ces brocanteurs, afin de faire affaire avec eux ; mais il craignait d’adresser trop de questions et il se promit de mieux s’informer un autre jour.



VI


Il s’étonnait qu’on n’eût pas encore été chercher les bihoreaux où il les avait trouvés, et à ce sujet il entendit raconter une chose qui ne laissa pas de