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Page:Sand - Contes d une grand mere 1.djvu/93

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VIII

DÉBACLE


Je ne vous raconterai pas jour par jour les deux années qui suivirent. Diane continua à travailler avec courage et modestie, réclamant souvent avec une tendre humilité les conseils de son père. Mais celui-ci n’était pas disposé tous les jours à bien comprendre ce qu’il n’eût pas été capable de faire. Sans s’en rendre compte, Diane prenait une route tout opposée à la sienne. Le pays qu’elle habitait possédait beaucoup de beaux restes de la statuaire antique que l’on commençait à apprécier, car le goût français commençait, lui aussi, à chercher une pente nouvelle. La gravure répandait et popularisait les trouvailles précieuses d’Herculanum et de Pompeïa, peintures, vases, statues, meubles, objets de toute sorte, et une élégante simplicité, comme on disait alors, tendait à remplacer la chinoiserie, le contourné et le vanlotté. On connaissait mieux l’Italie, on voyageait