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Page:Sand - Correspondance 1812-1876, 4.djvu/221

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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND


CDLXIII

À M. ALEXANDRE DUMAS FILS, À PARIS


Nohant, 11 décembre 1860.


Cher enfant,

Je veux vous demander quelle préparation de fer on vous administre. Le fer est très à la mode et c’est bien vu. Mais les médecins ne sont pas tous chimistes, et, en prescrivant le fer très à propos, ils ne savent pas toujours, même les plus habiles en tant que médecins, sous quelle forme il s’assimile avantageusement et réellement à notre économie, et sous quelles autres formes il charge l’estomac, s’y transforme en encre et ne s’assimile en aucune façon. J’ai un vieux ami, médecin et chimiste, qui a l’emploi du fer et de diverses préparations à l’état d’idée fixe, et qui a essayé et travaillé ce médicament durant des années. J’ai fait avec lui des expériences nombreuses et je sais qu’il a raison de dire qu’une seule des préparations est toujours assimilable et jamais nuisible. Pour abréger, voyez si vos recettes portent : — Tartr. fer. Potass. crist. en paillettes. — Si oui, dormez tranquille et comptez que le fer vous guérira ; si non, n’en abusez pas et même n’en usez pas. Je sais bien que vous devez avoir les princes de la science, comme on dit,