Aller au contenu

Page:Sand - Correspondance 1812-1876, 4.djvu/238

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
235
CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

peux te le figurer : c’est la distribution du Coudray[1]. Devant la maison, il y a un berceau de plantes exotiques et une étroite terrasse avec des fleurs. Tout le reste est une colline inculte, rocailleuse, ombragée d’arbres superbes à travers les tiges desquels on voit le bleu de la mer, ou le bleu des montagnes lointaines. Le sol est calcaire triasique et on y trouve une partie de nos coquilles fossiles de Nohant et du Coudray. À deux pas, nous avons des granits et des laves ; toute là côte est très variée, par conséquent, de formes et de couleurs.

Le pays environnant est à la fois riant et sauvage. Quant au climat, il est rude et superbe, varié et heurté comme le pays : des jours de pluie diluvienne, des vents très rudes, des coups de soleil (j’en ai un sur le nez, d’une belle couleur), des humidités suaves et chaudes ; tout cela se succédant avec rapidité, et ne rendant guère malade ; car, avant-hier, j’ai fait deux lieues à pied pour ma première promenade ; hier, j’étais dans mon lit avec la fièvre, rhume, courbature et coup de soleil. Ce matin, j’ai fait une lieue ; ce soir, je me porte on ne peut mieux ; je n’ai plus que mon coup de soleil sur le nez, mais je n’en souffre plus. Maurice a passé par les mêmes crises.


25.

Je reprends ma lettre pour t’expliquer comme quoi nous avons renoncé à Hyères et à ses palais. Maurice

  1. Campagne de Charles Duvernet.