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Page:Sand - Correspondance 1812-1876, 5.djvu/19

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L’orchestre sera rempli de mouchards, rien ne manquera à la fête. Marchal ne demande qu’à étriper les récalcitrants. Le parterre est pris par des gens en cravate blanche et en habit noir. À demain des nouvelles.

J’ai vu enfin M. Harmant à l’Odéon. Il m’a dit qu’il viendrait me voir après la pièce. Mario Proth va faire un article sur Callirhoé[1]. Jourdan en raffole, il est de la religion de Marc Valery.


DXLVIII

AU MÊME


Paris, mardi 1er mars 1864.
Deux heures du matin.


Mes enfants,

Je reviens escortée par les étudiants aux cris de « Vive George Sand ! Vive Mademoiselle La Quintinie ! À bas les cléricaux ! » C’est une manifestation enragée en même temps qu’un succès comme on n’en a jamais vu, dit-on, au théâtre.

Depuis dix heures du matin, les étudiants étaient sur la place de l’Odéon, et, tout le temps de la pièce, une masse compacte qui n’avait pu entrer occupait les rues environnantes et la rue Racine jusqu’à ma porte.

  1. Roman de Maurice Sand.