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Page:Sand - Correspondance 1812-1876, 6.djvu/110

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tement qui les a foudroyés ; que les fameuses pièces de 7 n’ont pu leur servir, faute de gargousses et de munitions. Il y en a qui ramènent prisonniers leurs officiers comme les ayant trahis. Dans tout cela, et en faisant la part des exagérations de la réaction, comme il y a des citations de tous les journaux à l’Officiel ; que les circulaires de Thiers sont très affirmatives, et que les citations des journaux de la Commune sont très significatives, on peut conclure avec certitude que le parti de la Commune se désorganise rapidement et qu’il est incapable de triompher par la force, même dans l’intérieur de Paris, en supposant qu’il veuille énergiquement s’y défendre. Espérons qu’il n’osera pas le vouloir et qu’il y aura transaction.

Ce qui arrive était à prévoir. Le parti républicain est trop divisé, la réaction plus unie aura toujours la force. Nous eussions pu, par la dignité et la fermeté des opinions progressistes, la contraindre moralement à nous laisser la liberté. Il fallait une politique de ménagement et de patience. Thiers était dans le vrai. La réalité des faits, la nécessité du bon sens parlaient par sa bouche. Il eût été bien temps de protester si l’on nous eût offert un prétendant. Mais cette politique ne faisait pas le compte des ambitions délirantes et de la vanité effrénée de certains meneurs. Le peuple, toujours dupe des passions d’autrui, et très démoralisé par les mœurs de l’Empire, payera les fautes et les crimes.

L’Officiel dit qu’au milieu de ces orages, l’Assemblée prépare un projet de loi qui serait très con-