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Page:Sand - Correspondance 1812-1876, 6.djvu/112

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Donnez-nous de vos nouvelles, chers amis ; nous vous embrassons tous et bien affectueusement.

G. SAND.


DCCXCIX

À M. EDMOND PLAUCHUT, À PARIS


Nohant, 26 mars 1871.


Viens, mon ami ; à présent, il faut venir ! Tu as fait ce que tu as pu, ce que tu as dû faire. Paris essaye en vain de satisfaire le peuple : le peuple ne sait pas assez ce qu’il peut et doit vouloir, pour ne pas abuser des concessions que vous lui faites. Avant peu, il vous débordera encore, comme déjà il déborde son Comité. L’Assemblée, que vous haïssez trop, n’est pas tant coupable qu’idiote. Divisée comme l’est Paris (quoique sur d’autres questions), elle eût été frappée d’impuissance et n’eût pu tuer la République si vous eussiez soutenu davantage M. Thiers contre elle ; M. Thiers n’est pas l’idéal, il ne fallait pas lui demander de l’être. Il fallait l’accepter comme un pont jeté entre Paris et la France, entre la République et la réaction ; car la France, hors des barrières de Paris, c’est la réaction. Voilà ce que vous ne voulez pas savoir, et ce qu’il faudra bien reconnaître