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Page:Sand - Correspondance 1812-1876, 6.djvu/137

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ou pour vous-même. Si vous pouviez nous sauver, je vous dirais d’agir pour vous, je vous reprocherais de ne pas le faire ; mais vous ne le pourriez pas, bien que vous soyez une intelligence de premier ordre et un cœur généreux. Nous sommes trop malades du mal que nous a fait celui dont vous portez le nom, et il y a la guerre civile sous vos pieds si vous faites un pas maintenant.

Je dis maintenant, parce que je crois toujours qu’un temps viendra où vous aurez la liberté d’être un citoyen, peut-être le premier des bons citoyens, le mieux doué, le plus dévoué, le plus utile. Beaucoup d’eau aura passé sous nos ponts ; à présent, l’eau passe par-dessus ; elle est troublée, il faudra bien qu’elle redevienne claire et que l’on se reconnaisse.

Mes enfants vous envoient leurs hommages affectueux et dévoués ; moi, je vous embrasse de tout mon cœur.

GEORGE SAND.


J’ai envoyé à des journaux la réclamation que vous m’aviez fait passer ; je crois qu’ils ne l’ont pas publiée. C’est lâche ; mais peut-être ne l’ont-ils pas reçue ; la poste a été dans un désarroi complet en ce qui nous concerne. Au reste, croyez bien que personne n’a ajouté foi à la calomnie dont vous vous tourmentiez : elle est trop bête.