Aller au contenu

Page:Sand - Correspondance 1812-1876, 6.djvu/19

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

soit l’avenir, mais à la condition de ne pas se compromettre au delà du nécessaire, pour des idées qui ne sont pas les siennes.

Nous vous aimons, quoi qu’il arrive !

GEORGE SAND.


DCCXLVIII

À M. ANDRÉ BOUTET, À PALAISEAU


Nohant, 18 août 1870.


Vous ne m’écrivez pas, chers amis ; où en êtes-vous chez vous ? avez-vous de l’espoir ou du découragement ? Ici, on est très abattu. Voyant les choses de loin et à travers l’esprit berrichon, qui n’est pas entreprenant, on a bien de la peine à croire qu’une guerre si mal organisée, si mal entamée et si peu préparée ne nous attire pas de grands malheurs. Il y en a déjà d’irréparables qui font saigner le cœur !

Vos affaires doivent souffrir de cette crise ; tout en souffre ; et, avec cela, le désastre de la saison horrible qu’il n’est plus guère possible de réparer.

Vous devez avoir quelque argent à moi, envoyez-le moi, en prélevant deux cents francs que je vous prie de faire remettre à l’ambulance du Palais de l’Industrie, pour les blessés.

Tachez qu’Émile Aucante fasse rentrer ce qui m’est