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Page:Sand - L Autre.djvu/119

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le malheur nous a frappés, j’ai vu ta piété filiale, ta patience, ton courage, ta force en un mot ! Aujourd’hui surtout, cette fierté que je viens de comprendre, je l’admire, et, pourquoi ne l’avouerais-je pas, puisque c’est un hommage qui t’est dû ? l’enthousiasme a fait battre mon cœur farouche… Tiens ! je ne sais pas encore dire, mais j’apprendrai, car je sens bien que tu es ma vie et que l’homme que tu accepteras pour soutien doit devenir digne de toi ou se mépriser lui-même. Je t’abandonne tout mon être, toute ma volonté ! S’il faut être actif et intelligent, je le serai ! S’il faut vivre pauvre et laborieux, ce sera comme tu voudras : on est toujours heureux quand on s’aime ! Aime-moi beaucoup, Hélène, je t’en prie ! El si c’est impossible… ne me le dis pas, laisse-moi espérer ! Non, tu ne sais pas, tu ne peux pas savoir comme je t’aime et comme cela me fait du bien de te le dire, à présent que tu n’as plus que toi à me donner ! C’est la vérité, cela, me crois-tu ?

HÉLÈNE.

Oui, oui, et me voilà heureuse, car tout ce qui manquait à notre affection, c’était ton amour !

MARCUS.

Ah ! ma chère Hélène, c’est donc que le tien… ?

HÉLÈNE, lui mettant avec tendresse la main sur la bouche.

Tais-toi, on vient !




Scène VI


Les Mêmes, MAXWELL.


MARCUS.

C’est Maxwell ! Hélène, voici ton meilleur ami après moi, et, après toi, il sera le mien. Mais c’est là tout.