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Page:Sand - Theatre de Nohant.djvu/114

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CHRÉMYLE.

Est-ce lui enfin ? Ce doit-être lui ! (Voyant Plutus de près.) Ô Apollon ! quel est ce monstre ?

MYRTO.

Quelqu’un l’a conduit ici en me chargeant de vous dire que son nom est Plutus.

CHRÉMYLE.

Plutus, lui ? (Naïvement.) Dieu, qu’il est beau !

CARION.

Oui, barbu comme un bouc et chauve comme une citrouille !

CHRÉMYLE.

Tais-toi, rebut des humains, c’est Plutus !

CARION.

Si c’était Plutus en personne, je ne dis pas. Ses traits sont mal ébauchés ; mais sa physionomie ne manque pas de charme… Pourtant je ne reconnais pas en lui la cruche d’or de mon rêve.

CHRÉMYLE, à Myrto,

De quelle part l’a-t-on amené chez nous ? Dis !

MYRTO.

On a dit qu’Apollon vous avait annoncé sa visite.

CHRÉMYLE.

Plus de doute, c’est lui, lui-même ! jour trois fois fortuné ! (À Carion.) Nieras-tu encore la clarté de l’oracle ? (À Myrto.) Cours avertir nos parents, nos amis, nos voisins, et même nos ouvriers ! Je veux leur montrer Plutus ; je veux leur dire : « Voilà Plutus qui est chez moi ! Un dieu est mon hôte et mon compère ! »

MYRTO, à Bactis.

Viens, tu m’aideras à les rassembler. (Ils sortent.)