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Page:Sand - Theatre de Nohant.djvu/170

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prévus, les efforts et les spontanéités que leurs sentiment et leurs caractères nous semblaient devoir comporter. C’était un travail d’analyse qui leur plaisait, et, comme ils étaient libres de développer nos indications, nous les avons vus souvent composer leur rôle avec une rare intelligence, et trouver dans la liberté de leur étude, et même dans la chaleur de l’improvisation, les accents d’une vérité très-frappante, ou les aperçus d’une appréciation très-ingénieuse.

Nous avons pensé souvent à récrire ces dialogues, non pas tels que nous les avons entendus sur le théâtre de Nohant (verba volant), mais sous l’impression qui nous en est restée, et de les publier en recueil pour les loisirs des réunions d’amateurs à la campagne.

Nous disons campagne avec intention. Ces petits essais conviendraient moins aux salons de Paris, où il faut de l’esprit et point du tout de naïveté, de l’art un peu factice comme les rapports superficiels que le monde exige et très-peu d’étude des passions. À la campagne, on devient tôt ou tard plus sérieux et plus simple. Ce n’est pas mal, comme disent les bonnes gens.


Nohant, 26 juillet 1861.