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Page:Sapho - Le tutu, mœurs fin de siècle, 1891.djvu/258

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MŒURS FIN DE SIÈCLE


ça, si vous voulez. Eh bien que vous dirai-je, madame ? À Londres, ce n’est pas comme partout ; il y a des femmes, mais pas des femmes ordinaires, non ; ce sont des femmes extraordinaires. Londres, qui a cinq millions d’habitants, possède environ une centaine de cocottes. Vous voyez qu’il y a de la ressource. Jusque là, tout est bien. Oui. Mais elles sont vérolées, et alors, ce n’est plus aussi bien. Nous savons tous, n’est-ce pas, madame, par expérience, ce que c’est que la vérole… Vous protestez ?… Mettons que je n’ai rien dit. La contamination des femmes galantes de Londres provient de ce que la prostitution y est libre. Dans un pays aussi pudique, cela détonne. Je me suis donné beaucoup de mal pour en chercher la raison, et je ne l’ai pas trouvée. Cette liberté des femmes, qui ne sont astreintes à aucune visite sanitaire, qui ne sont pas cartées comme les nôtres, est fort dangereuse. Les trois quarts des créatures qui