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Page:Sapho - Le tutu, mœurs fin de siècle, 1891.djvu/296

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MŒURS FIN DE SIÈCLE

— Vous aimez votre mère. Vous êtes son amant !

— D’élection, oui ; mais aucun contact sacrilège ne nous a souillés, madame ma chère, parce que la loi, pour laquelle je professe, un culte profond, me le défend. Vous êtes ma femme, et je vous respecte. Ah, si je ne vous avais pas, il y a longtemps que l’acte eût été commis.

Elle buvait ferme ; les soucoupes se pyramidaient, et il y avait des gens qui disaient :

— Elle va encore se flanquer une cuite…

— Elle a changé de monsieur, aujourd’hui.

Elle se confessa :

— Moi, j’ai la passion de l’eau-de-vie. Lorsque je suis grise, je ne me sens plus de bonheur. Rien ne me tanne comme la vue d’un chameau. Je voudrais que la mer fut transformée en trois-six de Montpellier : je la boirais toute. Oui, nom de Dieu, toute. Et je boirais ses galets par-dessus le marché. Répliquez