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Page:Sapho - Le tutu, mœurs fin de siècle, 1891.djvu/318

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MŒURS FIN DE SIÈCLE


gation du Grand Tout. Nous planons, nous autres. À nos pieds, l’homme se meurt, et il se mourra toujours, même après que les ciels d’orient auront perdu leur pureté, même après que l’espace se sera solidifié. Je frissonne. Je voudrais écrire un roman, un livre vrai dans lequel je mettrais nos sublimités, ô mon fils, dans lequel je mettrais la vastitude de la décomposition de nos âmes.

Comme un spectre, son grand corps se profilait sur la poussière infinie du chemin. Elle leva la tête, bien haut, aussi haut que le ciel, plus haut que le ciel, et de ses lèvres exsangues, tombèrent ces mots :

— N’entends-tu rien ? Aucune odeur étrange ne blesse-t-elle pas ton odorat ? Il me semble que je m’agite dans une buée rouge, au-dessus d’un océan de sang bouillant, et qu’un parfum d’agonie traverse cette buée. Je sens la mort. En ce moment, une charogne humaine gît quelque part, j’en aspire la senteur…