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Page:Sapho - Le tutu, mœurs fin de siècle, 1891.djvu/326

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MŒURS FIN DE SIÈCLE


comme une vieille chique, avalant ses mortels jus. Elle voulut parler, mais elle étouffait. Alors, énervée, d’un coup de dents, elle décapita le morceau, le broya, et l’avala. Puis elle dit :

— Délivrez-moi !

Mais il était impossible de la dégager de l’étreinte du mort. Le bras était trop rigide, il fallait le scier. Et pendant que le sapeur entamait les chairs froides, elle se confessa :

— Mauri, pardonnez-moi. Je l’aimais, parce qu’il était ignoble. Que voulez-vous, la vie est pleine de contradictions. Pourquoi place-t-on des fenêtres aux hospices des aveugles ? Pourquoi arrose-t-on les rues de Paris quand il pleut ? Pourquoi ne construit-on pas, dans les cités, des vespasiennes à l’usage des femmes ? Pourquoi ne lit-on pas de romans à Clermont-Ferrand ?… Je l’ai toujours aimé… Je vous ai toujours menti… Lorsque je vous disais que j’allais voir mes pauvres, je mentais, c’était