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Page:Sardou - La haine.djvu/105

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ACTE TROISIÈME.

m’en charger toute seule ! (La cloche cesse de sonner. Au même moment la bataille éclate. — Détonations lointaines.)

ORSO, debout, criant à ses homme.

En avant !… (Les soldats s’élancent et disparaissent en poussant leurs cris de guerre. — Cordelia remonte vers Orso, avec l’intention de le frapper : il l’aperçoit, et tout en prenant son bouclier, lui crie vivement sans la regarder.) Femme… voici la bataille ! — Retire-toi, tu n’as plus rien faire ici !

CORDELIA, profitant du moment où il se penche pour prendre sa hache.

Et ça !… (Elle le frappe au cou, Orso pousse un cri terrible et tombe sur les marches de la croix ; elle jette le poignard.) C’est la guerre !… (A la vue d’Ugone, elle s’élance à gauche et disparaît de ce côté.)


Scène IX.

CORDELIA, derrière la coulisse, ORSO, à terre, UGONE, ZANINO, SCARLONE.

(Pendant tout ce temps, le bruit du combat au loin.)

UGONE, accourant par la droite.

Ce cri !… Orso !… (Il aperçoit Orso étendu.) Tué !… (Appelant.) À moi ! (Zanino, Scarlone, Buonocorso, accourent par le fond.)

ZANINO, entrant.

Orso !

SCARLONE, de même.

Tué !… (Ils l’entourent, et cherchent à le ranimer.)

UGONE, le soulevant.

Asassiné ! Le couteau est la-bas ! (A Buanacorso.) Appelle donc, qu’on nous aide ! (Buonocorso s’élance au fond. — Silence d’un instant, pendant lequel on n’entend que le bruit du combat.)

ZANINO, à demi-voix.

Ferme la plaie !