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Page:Sardou - La haine.djvu/136

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LA HAINE.

ORSO.

Eh bien !… ce que notre haine a fait !… Cordelia !… veux-tu que notre amour le répare ?…

CORDELIA, avec joie.

Orso !…

ORSO.

Et ces clameurs… je les apaise !… Ces flammes !… Je les éteins !… Ces massacres, je les arrête.

CORDELIA, de même.

Ah ! oui ! oui !…

ORSO.

Et cette ville… comme toi, conquise, outragée, par moi !… comme toi, je l’arrache au désespoir !… Et, comme toi, je la relève !…

CORDELIA.

Tu oseras ?…

ORSO.

Sauver tout un peuple en ton honneur !… J’y cours !…

CORDELIA.

Ah ! si tu fais cela !…

ORSO.

Au péril de ma vie !… Et meure à jamais l’Orso que tu méprises !… Vainqueur des siens et conquérant de sa Patrie !… Tu ne me reverras que triomphant de la discorde et vainqueur de la haine !…

CORDELIA, avec élan.

Ah ! fais cela, fais-le !… et…

ORSO, l’interrompant et tombant à ses pieds.

Ne promets rien, et laisse-moi gagner mon pardon !…

CORDELIA.

Eh bien ! va donc ! va ! — Je rougis de toi ! — Fais que je m’en glorifie ! — Tu n’es qu’un bandit. — Sois un héros !… Et reviens après, si tu veux, me parler de ton amour !…